Si la « reprise » de la vie sociale dont le travail fait partie est une espérance, une nécessité pour beaucoup d’entre nous (et, pour d’autres, plus pour remettre leur profit à l’ordre du jour), cela ne peut se faire sans la garantie la plus absolue de la sécurité de chacun, chacune, ainsi que celle de ses enfants. La santé, la sécurité,, le droit de retrait, de grève, le droit syndical doivent être respectés !
Car sacrifier les droits des travailleur.euse.s sur l’autel de l’économie n’est pas tolérable et ne pourra continuer quelle que soit la situation
Des semaines à 60 heures de travail, la perte des congés, des jours de repos, le travail dominical étendu, les abus sur le télétravail ne sont pas légitimes et ne peuvent durer ! Ce n’est pas une prime donnée au bon vouloir du patron ou de l’employeur public, une aide ponctuelle aux plus modestes qui suffiront aux travailleur.euse.s : ce sont de vraies revalorisations salariales du Smic et des salaires, en particulier dans les conventions collectives où ils sont les plus bas, tout comme dans la fonction publique !
Sacrifier les plus précaires d’entre nous n’est pas admissible dans une société d’égalité et de solidarité
Vacataires, intérimaires, intermittent.e.s, services civiques, la précarisation des travailleur.euse.s s’est multipliée ces dernières années et la situation des chômeur.euse.s et étudiant.e.s a été dégradée, tout comme celle des sans-papiers aujourd’hui ignoré.e.s sur le plan sanitaire comme social. Elles et ils payent le prix fort de la situation et les inégalités sociales explosent. Le manque d’investissement au niveau de la santé, la réforme de l’assurance chômage, le projet de réforme de la retraite par points, mettent à mal la protection sociale, laquelle est un socle protecteur.
De plus, le développement des services publics est nécessaire et indispensable pour assurer l’égalité et répondre aux besoins de la population. De nombreuses aides sont prévues pour les entreprises, alors que pour ceux et celles qui sont dans les situations difficiles, elles restent mineures. Il faut permettre la suspension des loyers et des dépenses de toute l’énergie, une aide pour l’accès à internet et aux transports car nous savons que si la crise sanitaire peut régresser, la situation économique et sociale va continuer à faire des dégâts.
Cette situation inédite qui peut, malheureusement, perdurer et/ou continuer, a remis en lumière l’essentiel : un hôpital et un système de santé publique avec de vrais moyens humains, matériels, financiers, un système de
protection sociale large tout au long de la vie, des services publics qui ne sont pas sacrifiés par des politiques de restructurations, suppressions au bénéfice des appétits de ceux qui prospèrent dans ce système capitaliste ! Le 1er-Mai doit permettre à chacun et chacune de s’emparer de ces revendications et par tous les moyens de les rendre visibles.
Même confiné.e.s, manifestons toutes et tous le 1er-Mai, avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux (...) et donnons à cette journée une véritable force collective !
Le 1er-Mai, soyons visibles, solidaires, déterminé.e.s. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifère.
Transformons le monde de demain en un monde vivable, de justice sociale, écologiste et féministe !
Montreuil, le 20 avril 2020