Le syndicat CGT des postiers et services postaux de Paris

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Déclaration préalable au CSE Courrier Ile de France

Publié le 30 janvier 2025   dans   Actualités  

Retrouvez la déclaration CGT faite lors du CSE Courrier Ile de France du mercredi 29 janvier.

Déclaration préalable CGT pour le CSE du 29 janvier 2025

Mesdames messieurs nous nous permettons au nom de la CGT de vous souhaiter en cette nouvelle année, nos meilleurs vœux à commencer par celui que notre CSE E de la BSCC d’Ile de France, devienne un vrai lieu de dialogue social franc et ouvert où le rôle de chacun, syndicats et représentants de l’employeur, sera enfin respecté.

En préalable, cela signifie pour nous que les établissements du périmètre ont un passé et que l’ensemble des documents et informations doivent être remis au CSE pour que celui-ci donne un avis éclairé. Il nous faut donc aussi le résultat des expertises demandées avant le passage au CSE ainsi que les règles de gestion par des logiciels qui s’imposent aux terrains sans tenir compte des êtres humains et de leur savoir-faire. Nous ne partons pas d’une feuille blanche et il doit y avoir continuité entre nos anciens CHSCT et les CSSCT. A ce titre, la CGT exige la mise à disposition de registres accessibles au personnel et le retour à des instances de proximité et par établissement. Nous rappelons que toute modification de l’organisation de travail qui pourrait porter atteinte à la santé physique ou morale des travailleurs doit passer par les CSSCT et par le CSE pour que celui-ci émette un avis. Nous exigeons une présentation des outils de calcul de la charge de travail et des réorganisations tout comme nous exigeons un bilan emploi par établissement.

En ce mois de janvier, c’est le temps, comme la loi l’impose à l’employeur, des négociations annuelles obligatoires (NAO). A ce jour la proposition de la poste est 0,6% pour les agents et de 1,00% d’augmentation individuelle pour les cadres. Pour un postier en début de carrière cela représente à peine plus d’une baguette de pain par semaine. Ce n’est pas admissible alors que la poste verse des dividendes à ses actionnaires, que l’inflation est bien au-delà de 2,00% (4.5% en 2023) et encore plus sur les produits de première nécessité. Les postiers ne vivent plus de leur travail. Nous rappelons que pour la CGT c’est un salaire de 2000,00 euros brut minimum pour tous les postiers, l’indexation des salaires sur les prix, la prise en charge intégrale des frais de transport et que tous soient passés en II.1 avec des grilles salariales qui suivent dans chaque échelon. Un 1.3 avec 20 ans d’ancienneté touche à peine 1500 euros. Comment vit-on avec ça en Ile de France ? De plus, dans les NAO il nous semble important de parler aussi de pénibilité au travail notamment dans nos métiers de la distribution et de la collecte. Le dossier des retraites revient sur la table. Pour les français ça ne passe pas. La Poste doit ouvrir des négociations sur la pénibilité et les conditions de départs anticipés. Doit-on rappeler le montant des exonérations patronales dont bénéficie la Poste ? Il n’y a qu’à regarder les fiches de paie.

La réalité quotidienne c’est le froid, la pluie, les grosses chaleurs, dans des locaux poussiéreux où la place manque (c’est le retour des imprimés publicitaires qui occupe les mètres carrés) et le bruit qui rendent le travail en intérieur pénible. La réalité c’est la surcharge de travail pour un salaire de misère.
Cette pénibilité du travail dans les locaux et en extérieur est insuffisamment prise en compte ou pas pris en compte du tout. Les agents de cabine mais aussi les ROP et les RE qui sont au quotidien touchés par ces conditions de travail doivent eux aussi rentrer dans les critères de pénibilité définis par la Poste.

Courrier en retard, manque de personnel, salaires de misère, non remplacement des départs, remise en cause des droits à congés, non-respect des accords. La direction de La Poste ne peut pas se contenter de jouer sur les mots et les chiffres à grands coups de communication pour masquer la réalité dans les services.
Face au manque d’emplois dans notre secteur d’activités et aux dégradations du service postal universel, aux conditions de travail précaires, au non-remplacement des départs en retraite, ainsi qu’aux arrêts maladies qui se multiplient, il est grand temps de réagir !

Les restes en courrier quotidien s’accumulent : 1,2 millions de courriers en souffrance dans les Plateformes industrielles (PIC), des tournées de facteur qui ne sont pas distribuées en totalité chaque jour, des fermetures inopinées de bureaux de poste qui seraient la faute de la Grippe et des Intempéries. La charge de travail augmente partout et nos conditions de travail se détériorent. Il est temps de dire stop à cette situation inacceptable. La Poste a supprimé 5 316 emplois en 2023, 41 280 depuis 2019. Cela doit cesser.

Les encadrants confrontés au pilotage de la DEX et du Siège, doivent porter les choix de l’entreprise, parce qu’ils sont en première ligne, sans forcément les comprendre. Impossible pour eux de porter une stratégie d’entreprise, dont ils ignorent les contours. Impossible surtout de travailler dans des conditions de sous-effectif permanent. L’absence de volant de remplacement à hauteur de 25% des effectifs contraint les encadrants et les agents à travailler dans de mauvaises conditions et à ne pas avoir les moyens de travailler correctement. Alors qu’on arrête de nous parler d’objectifs et de qualité de service. Il n’y a qu’à parcourir la presse pour voir à quel point l’image de la Poste est dégradée. Le problème c’est que ce sont les agents (comme pendant le Covid d’ailleurs) qui sont en première ligne. Il faut que ça cesse et ouvrir immédiatement des négociations avec l’ensemble des parties.

Pour tous les acteurs en bureau, du facteur au chef d’établissement, le travail n’a plus de sens. La CGT tient à rappeler que La Poste a été profondément marquée par une vague de suicides en 2012. Ces drames humains sont survenus dans un contexte de réorganisations brutales, de surcharge de travail et de déstabilisation des équipes. Les facteurs organisationnels ont été identifiés comme responsables de cette crise. Les suppressions de postes, les objectifs inatteignables, la pression constante et les bouleversements managériaux avaient créé un climat délétère.

Pour répondre à cette crise, des mesures avaient été mises en place, notamment une stabilisation des organisations et une attention particulière portée à la qualité de vie au travail. Ces efforts visaient à réduire l’impact des conditions de travail sur la santé mentale des agents.

Aujourd’hui, vous prenez le risque de replonger les agents dans une situation similaire. Vous semblez ignorer les leçons du passé. Or, les conditions actuelles – surcharge de travail, diminution des effectifs, pression accrue – reproduisent les ingrédients de cette catastrophe sociale.

C’est pourquoi les élus CGT vous interpellent aujourd’hui sur le danger grave et imminent et les risques psycho-sociaux qui pèsent sur un grand nombre d’agents.

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